Grève de la faim à Calais en soutien des personnes exilées
Grève de la faim : cinquième jour pour l’aumônier du Secours Catholique du Pas-de-Calais et deux autres personnes. Ils demandent notamment l’arrêt des expulsions systématiques des campements de personnes migrantes à Calais et la possibilité de leur distribuer de quoi se nourrir. Une pétition a été lancée pour interpeller les pouvoirs publics.
Il se dit « plus que déterminé, combatif ». Voici cinq jours, Philippe Demeestère, aumônier du Secours Catholique du Pas-de-Calais, a entamé une grève de la faim en compagnie d’Anaïs Vogel et Ludovic Holbein, engagés eux aussi aux côtés des personnes migrantes à Calais.
« Pour le moment, à vrai dire, je n’ai pas le temps de ressentir la fatigue », assure le prêtre de 72 ans. Depuis lundi, plusieurs médias locaux et nationaux ont rendu visite aux grévistes installés dans l’église Saint-Pierre de Calais.
« Nos politiques n’ont pas appris à composer avec la vie », résume le prêtre de 72 ans dans une courte vidéo diffusée sur Instagram par le collectif « Faim aux frontières » qui les soutient. Les grévistes protestent contre les énièmes mesures prises par les pouvoirs publics pour empêcher les personnes exilées de répondre à leurs besoins primaires : boire, manger, dormir, se laver.
« Il y a deux semaines, des nouvelles mesures ont été mises en place », peut-on lire dans un communiqué de presse diffusé par le collectif. « À quatre reprises, l’État a posé des rochers sur un lieu de distribution de Coquelles empêchant tout accès aux associations pour distribuer des denrées de première nécessité aux personnes exilées. Des interdictions se sont multipliées ensuite sur l’ensemble des lieux de vie des personnes, rendant illégales toutes distributions. »
Fin septembre, le décès de Yasser Abdallah, un jeune Erythréen et Soudanais de 20 ans qui tentait de monter dans un camion pour rejoindre l’Angleterre, a été le drame de trop. En vingt ans, plus de 300 personnes sont décédées en tentant de traverser la Manche. Parmi elles : des hommes, des femmes, des enfants, des nourrissons.
Les grévistes demandent l’ouverture d’un dialogue entre autorités et associations non-mandatées par l’État pour définir les modalités de l’aide humanitaire.
Les grévistes demandent l’arrêt des expulsions systématiques des lieux de vie des personnes migrantes pendant la trêve hivernale ; l’arrêt de la confiscation de leurs tentes et de leurs affaires personnelles ; l’ouverture d’un dialogue entre autorités et associations non-mandatées par l’État pour définir conjointement les modalités de l’aide humanitaire. Une pétition a été mise en ligne par le collectif Faim aux frontières pour appuyer ces demandes.
Ce dimanche 17 octobre, la présidente du Secours Catholique, Véronique Devise, se rendra à Calais auprès des grévistes et y tiendra une conférence de presse en compagnie de l’évêque d’Arras, Monseigneur Olivier Leborgne.
Article mis à jour le 15/10/2021 à 19h50.