Accompagner des détenus à la maison d’arrêt de la Santé
Comme l’a montré la grande enquête menée par le Secours Catholique et Emmaüs France, la prison est un lieu de pauvreté où les interventions de leurs équipes s’inscrivent dans la lutte contre l’exclusion et la promotion de la solidarité. Des bénévoles sont engagés au sein de la maison d’arrêt de Paris-la Santé dans ces missions.
Le sens de notre présence, dans ce milieu oppressif, est de permettre aux détenus d’affirmer leur dignité en tant que personnes. Ainsi le Secours Catholique soutient les initiatives de détenus pour fournir des vêtements aux plus démunis et met en place un système de colis de Noël à destination de ceux que l’on appelle, de façon tristement éloquente, les « indigents ».
Par ailleurs, des bénévoles assurent des permanences d’ « écrivain public » pour venir en aide aux détenus qui ne sont pas en mesure de réaliser seuls leur courrier à destination de la justice, de la détention, de leur famille …
D’autres initiatives se situent depuis 2019 au sein du Quartier confiance de la Santé, où les détenus sont libres de se déplacer à l’intérieur du quartier restant en cellule pendant le déjeuner et la nuit, ce qui concerne 8 % de la population de la Santé. Pour y être admis et y rester, les personnes détenues s’engagent à travailler, se former ou participer à des ateliers. Le Secours Catholique a donc initié différents ateliers accessibles à tous qui visent à stimuler l’initiative personnelle et la confiance en soi dans le cadre d’un " faire ensemble". « C’est totalement dans la philosophie et l’ADN du Secours », rajoute Jean-Pierre. Les ateliers qui permettent, dans un cadre collectif, une ouverture sur la culture, sur la société, renforcent l’estime de soi et, par des exercices, stimulent l'initiative et l’expression personnelle pour aussi aider à préparer leur vie sociale à venir.
Aujourd'hui, les bénévoles proposent un large éventail d’ateliers : l’atelier d’écriture privilégie l'accès à la culture à travers des textes et stimule l’imagination, l'atelier théâtre permet de travailler l’expression vocale et gestuelle, l’atelier de français le samedi, pour les personnes travaillant la semaine qui leur permet de progresser dans l’apprentissage de la langue et améliore l'intégration dans la société, l’ atelier olfactif permet de développer les sens ; en détention, la vue, le goût l’odorat se rétrécissent !- l’atelier yoga du rire permet une meilleure confiance en soi et diffuse de la gaieté auprès des participants. D’autres ateliers vont être mis en place : de ciné-débats, « de discussions en langue anglaise, d'arts plastiques et de développement personnel.
« Notre bénévolat est fort. Avec les détenus, ces personnes, mises, pour un moment, au ban de la société, nous sommes dans le présent, nous essayons de contribuer à leur donner confiance en eux. Nous ne sommes pas là pour juger, leurs peines suffisent. En partageant une activité, on crée un lien humain », explique Jean-Pierre.
Pas encore vue ! Dernier jour pour aller voir « Un demi-mètre carré de liberté » qui met en lumière une collection unique d’œuvres d’art créées par des personnes détenues dans le monde entier. Venues des prisons d’une vingtaine de pays, les oeuvres racontent des histoires d’abysses humains, de culpabilité et de punition, mais aussi d’espoir, de désir de liberté, de liens familiaux brisés. Elles suscitent une réflexion de la société sur le milieu carcéral : que s’y passe-t-il réellement, qui sont ces détenus, pouvons-nous les réduire aux actes qu’ils ont commis ? La puissance de l’art leur permet de se livrer, de faire un travail sur eux-mêmes et d’en sortir le meilleur. Une exposition qui apporte un autre regard de la société sur eux.
Susciter un regard nouveau sur les personnes détenues.
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Nous rendons un service, nous faisons quelque chose avec la personne détenue ; nous pouvons contribuer à maintenir un lien avec sa famille. Ce qui s’échange est parfois très intime