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Exposition « Un demi-mètre carré de liberté »

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Art et Prison France présente, dans la mairie du 13ème arrdt de Paris, une collection d’œuvres créées par des personnes incarcérées dans le monde entier.

Exposition « Un demi-mètre carré de liberté »,

Du 22 novembre au 2 décembre 2022,

à la mairie du 13ème arrdt, 1 place d’Italie, 75013 Paris.

Vernissage le 22 novembre 2022.

« Un demi-mètre carré de liberté » met en lumière une collection unique d’œuvres d’art créées par des personnes détenues dans le monde entier. Venues des prisons d’une vingtaine de pays, les oeuvres racontent des histoires d’abysses humains, de culpabilité et de punition, mais aussi d’espoir, de désir de liberté, de liens familiaux brisés. Elles suscitent une réflexion de la société sur le milieu carcéral : que s’y passe-t-il réellement, qui sont ces détenus, pouvons-nous les réduire aux actes qu’ils ont commis ? La puissance de l’art leur permet de se livrer, de faire un travail sur eux-mêmes et d’en sortir le meilleur. Une exposition qui apporte un autre regard de la société sur eux.

Susciter un regard nouveau sur les personnes détenues

Certaines de ces œuvres peuvent être inquiétantes comme porteuses de rêves. Elles révèlent la vision que les détenus portent sur leurs luttes et leurs espoirs, impriment sur la toile leur angoisse face à la vie qui s’échappe. Ils y projettent une part d’eux-mêmes, créent une œuvre au-delà de leurs crimes et se reconnectent à l’extérieur de façon positive. Plongeant au plus profond de leur imagination et de leur âme, ils font voir hors de la prison ce qui est à l’intérieur des personnes détenues, leur sensibilité. « Un demi-mètre carré de liberté » explore la nature humaine, la capacité de chaque homme à changer et le sens de la création artistique. Cette exposition montre que l’art peut émerger des endroits les plus inattendus. Elle nous fait voir un art dont on ne parle jamais, où la nature humaine apparait dans toute sa complexité.

Karim Mokhtari est le parrain de l’exposition. Auteur de « Rédemption : itinéraire d’un enfant cassé », directeur de l’association 100Murs, vice-président de Carcéropolis, il est aujourd’hui un acteur très engagé dans la réinsertion et la prévention de la récidive. Pour lui, il faut montrer ce qu’est la prison par l’art, par ce qu’il y a de meilleur. « On ne voit pas la prison, on voit les hommes. Ce projet doit permettre de changer le regard sur le monde carcéral et les hommes et femmes incarcérés » explique-t-il. 

Retrouver son interview sur le site d’Art et Prison France : https://art-et-prison.fr

Offrir de nouvelles perspectives grâce à l’art et faire sortir le meilleur de chacun

Ces œuvres, issues de la collection assemblée par l’association allemande Art and Prison lors de différents concours, créent une passerelle entre la prison et la société et, par le biais de l’art et de la culture, contribuent à leur réinsertion. L’objectif de l’association Art et Prison France est d’apporter un regard nouveau sur le milieu carcéral et les détenus. Les œuvres proposées par les artistes sont porteuses d’un message universel d’humanité. Cet art touche les visiteurs au cœur, de façon viscérale, avec une grande intensité émotionnelle.

L’art derrière les barreaux : un appel à l’aide pour rétablir un dialogue avec la société

Peter Echtermeyer est le fondateur de l’association Art and Prison en Allemagne. Il a travaillé pendant presque 30 ans en prison en tant qu’aumônier. Fort de cette expérience, il a pris conscience que les gens ne comprennent pas réellement ce qu’il se passe dans le milieu carcéral. Il a puisé de la force dans la conviction que personne n'est une cause perdue et que tout le monde a un avenir. Aucune vie ne devrait être réduite à l’acte qui a été commis. Par l’art, il espère contribuer à rendre plus humain le traitement des détenus. Il organise le premier concours d’art à Rome, suivi d’une exposition de peintures du monde entier. Cinq milles personnes se déplacent pour admirer les œuvres. Face à cet engouement, il créé Art and Prison à Berlin, avec trois objectifs : de l’espoir pour les détenus, des mesures pour les réinsérer dans la société, plus d’humanité dans la société en les traitant avec dignité.  Après 12 ans et environ quarante expositions, dans différents pays, la réaction des gens est similaire, quel que soit le contexte, que ce soit dans des musées, écoles, ministères de la justice, galeries d'art... Le jugement et les préjugés peuvent aussi être au rendez-vous : certains disent : « Ces gens ne devraient pas peindre, ils doivent simplement rester en prison, et souffrir ». Mais généralement les réactions du public ont été très positives : les gens sont étonnés, surpris, touchés. Ils ne s'attendent pas à ce que de telles choses viennent de la prison. Il y a de l'humour, de l'espoir, même de la joie parfois, exprimée avec de belles couleurs.

En France, Inga Lavolé-Khavkina rencontre Peter Echtermeyer et découvre sa collection

d’œuvres créées par des prisonniers et un univers dont elle ignorait tout. Bouleversée par la beauté et l’expressivité de ces tableaux, elle les voit comme un moyen pour les détenus de se montrer sous un autre angle, en offrant le meilleur d’eux-mêmes, pour changer leur rapport à la société qui se doit de les regarder autrement tout en ayant une vision précise des conditions d’incarcération. Elle réalise alors le film « Un demi-mètre carré de liberté » et, avec Bruno Lavolé, crée l'association Art et Prison France. Celle-ci a pour objectif de promouvoir la création artistique en prison afin de changer le regard du public sur les personnes détenues et la prison (https://art-et-prison.fr). Reconnue d’intérêt général en mars 2022, Art et Prison France a exposé en 2014, 2018 et 2022, en France la collection réunie par l’association allemande Art and Prison lors de ses concours internationaux d’art réservés aux personnes détenues (https://artandprisonberlin.jimdo.com ).  

L’exposition « Un demi-mètre carré de liberté » a été rendue possible par le soutien de la galerie Carré d’artistes à Marseille, du Secours Catholique et de nombreux donateurs.

Mise en lumière des actions prison. Des actions parisiennes au service des détenus 

Le Secours Catholique de Paris intervient au sein de la maison d’arrêt de la Santé, dans le cadre de la lutte contre l’indigence. Cette présence en milieu carcéral répond à un besoin humain, une présence auprès des détenus les plus démunis.

L’action sociale « écrivain public » est l’accompagnement que propose le Secours Catholique à la maison d’arrêt de la Santé. C’est un service que propose la prison afin de répondre à un besoin de réaliser des courriers pour les détenus. Bien souvent, ce service est réalisé par des bénévoles. Pour nous, cela prend la forme d’un accompagnement individuel auprès de la personne indigente (personne défavorisée) au rythme d’une fois par semaine. « On rend un service, je suis là pour faire quelque chose avec la personne, écrire une lettre, établir un lien avec la personne, éventuellement avec sa famille, c’est parfois très intime ce qui peut échanger avec le détenu » témoigne Jean Pierre, bénévole. 

L’objectif de notre présence dans ce milieu hostile est bien de permettre à la personne détenue de retrouver l’estime d’elle-même, sa dignité en tant que personne « humaine »  et qu’elle agisse via la puissance des mots par elle-même et puisse aussi trouver du plaisir dans cette action. 

Exposition pour servir d'inspiration à l'atelier d'écriture, paroles des détenus le 1er décembre 

Deux tableaux de cette exposition ont été amenés en prison le 17 novembre pour servir d’inspiration à l’atelier d’écriture.  Le textes seront lus après la projection du film « Un demi-mètre carré de liberté » réalisé par Inga Lavolé-Khavkina lors de notre évènement  à la mairie du 13ème le 1er décembre, cela contribuerait à mettre en lumière la vie derrière les murs.

Pour aller plus loin :  Exposition « Un demi-mètre carré de liberté » - Mairie du 13ᵉ à découvrir