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Un homme sourit, un café à la main, à l'accueil de jour de la Voûte.
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Paris, France entière

L'accueil de la Voûte : un abri et de la compagnie

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Dans le 20e arrondissement de Paris, la Voûte assure un accueil trois jours par semaine pour les personnes isolées ou précaires du quartier. Ici, elles se retrouvent pour se mettre au chaud, se changer les idées et participer à la vie du lieu.

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9H30. L’accueil de jour de la Voûte vient d’ouvrir ses portes mais il ne manque déjà pas d’animation. La voix profonde de Sophia, 43 ans, résonne entre les murs de la salle principale. Entre deux plaisanteries, elle discute autour d’un café avec les bénévoles et Oscar, un autre "accueilli". « Cela va faire cinq ans que je suis à la rue, confie-t-elle. Je viens ici depuis deux ans : ça me permet de recharger mon téléphone, d’avoir un peu de calme et aussi de venir voir les autres ». Elle sourit à l'attention d'Oscar. Celui-ci approuve d’un signe de tête et lui retourne son sourire. 

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La plupart des personnes qui franchissent la porte de cet accueil de jour tenu par le Secours Catholique sont en situation de précarité et d’isolement. « Notre objectif est de favoriser la bienveillance et de créer du lien social », explique Elisabeth, bénévole à la Voûte depuis neuf ans. Ouvert les mardis, jeudis et samedis, le lieu offre un “accueil inconditionnel” à une vingtaine de personnes. L’entrée est libre : tout le monde est le bienvenu et sans aucune distinction. Pour certains, il s’agit du seul endroit leur permettant de rencontrer du monde et de discuter.

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À l’image de Danièle, 72 ans, retraitée. Ses enfants sont grands, ils travaillent et ne vivent plus chez elle. La Voûte lui évite de rester toute seule dans son appartement. Elle habite dans le quartier et cette proximité lui permet de venir le plus souvent possible. Pour elle, le lieu est important car « sinon il n’y aurait rien dans le coin, surtout pour les personnes âgées ». Ici, on l’aide à remplir ses papiers administratifs. Elle apprécie la compagnie des bénévoles et des autres habitués.

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« Voilà notre père Noël ! » plaisante Denise, bénévole, en désignant un homme à la belle barbe blanche. « Mais je n’ai pas de cadeaux » lui rétorque ce dernier, prénommé Edmund. « C’est ton cœur, ton cadeau ! », renchérit-elle. Edmund, 72 ans, est d’origine polonaise. Il admet ne plus vraiment se rappeler depuis combien de temps il fréquente le lieu : « Cela fait des années… les bénévoles sauront mieux que moi » sourit-il. Le septuagénaire est arrivé en France il y a plus de trente ans pour rejoindre des membres de sa famille. Depuis, ces derniers sont décédés. Venir à la Voûte lui permet rencontrer d’autres Polonais et de discuter dans sa langue natale : « C’est comme ma famille ici ».

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Pour Stephen et Francis, la Voûte est le ciment de leur amitié. Tous deux se sont rencontrés à l’hôpital il y a 12 ans, l’un pour une grave infection et l’autre pour une maladie génétique. Depuis ce jour, ils sont devenus amis. « À l’hôpital il y avait des oiseaux : des inséparables, explique Stephen. Depuis, c’est comme ça qu’on nous appelle. Je pense que c’était le destin ». Francis vit dans un centre pour personnes porteuses d'un handicap tandis que Stephen est à la rue. La Voûte leur permet de se retrouver autour d’un café. Lorsque les choses s’arrangeront, tous deux espèrent emménager ensemble.

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Le centre d’accueil met à disposition divers jeux de société, propose des ateliers de pâtisserie, de dessin ou encore des sorties une fois par mois… Pour Elisabeth ces activités permettent aussi bien de faire des rencontres que de se changer les idées. Parfois, ce sont les personnes accueillies elles-mêmes qui sont forces de proposition. Des “Conseils de maison” sont organisés tous les trois mois, pendant lesquels bénévoles et habitués discutent de la vie du lieu et des envies de chacun. « C’est très agréable de sentir qu’on est tous sur un pied d’égalité » confie Jérôme, un habitué de longue date.

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Âgé de 50 ans, Jérôme vient à la Voûte depuis dix ans. Les rencontres qu’il y fait lui permettent de rompre avec l’isolement de l’hôtel où il vit et d’entretenir un lien social permanent. Il se rend à l’accueil de jour aussi souvent qu’il peut, et surtout lorsqu’il peut jouer une partie de Scrabble avec Elisabeth, son adversaire préférée. Lors de ses premiers passages à la Voûte, il était davantage renfermé sur lui-même, raconte-t-il. Mais les activités proposées lui ont permis de s’ouvrir. À tel point qu’il s’est autoproclamé “mascotte” des lieux. Ce qu’il apprécie par-dessus tout, c’est la cohésion qui règne dans le lieu : « On partage une communauté conviviale, confie-t-il. Il y a des personnes de toutes les nationalités, et on s’entend tous en harmonie ».

Auteur et crédits
Dimitri Partouche (Journaliste rédacteur) - Elodie Perriot (Photographe)