L’urgence en matière d’immigration sur Paris ? Mobilisation Bouge ta préfecture ce mercredi

Le Secours Catholique de Paris est engagé pour un accès effectif et égal à tous aux services étrangers des préfectures. 

Depuis le 24 août 2020, le système de prise de rendez-vous pour déposer une première demande ou une demande de renouvellement de titre de séjour a évolué. Les demandes se font via la plateforme numérique sur le site de la Préfecture de Police de Paris qui donne des rendez vous au compte gouttes. Cela engendre des situations de désespoir et d’aggravation de la précarité pour les personnes sans papiers rencontrées dans nos accueils et génère de nombreux trafics et abus. C’est la raison pour laquelle le Secours Catholique de Paris, aux côtés de plusieurs associations poursuit en justice les préfectures « hors la loi » afin d’obtenir un accès effectif et égal à tou(te)s aux services étrangers des préfectures. 

Pourquoi cette mobilisation en inter - collectif  ?

Ce n’est pas une nouvelle loi qui assimile étrangers et délinquants ! Ce sont les pratiques de la préfecture de police de Paris qui maintiennent des personnes en situation irrégulière, alors qu’elles vivent et travaillent en France ! L’urgence, ce sont les dysfonctionnements graves administratifs et le respect des dispositions légales sur la régularisation. 

A Paris l’urgence, c’est : 

- Les délais allant jusqu’à deux ans entre le moment où l’on demande un rendez-vous pour déposer sa demande de régularisation et le jour où l’on obtient une réponse ; 

- Le manque d’interlocuteurs formés capable d’apporter des réponses aux dysfonctionnements administratifs de la préfecture ;

 - La non-remise de récépissé aux personnes ayant déposé une demande en préfecture, permettant de prouver leur régularité le temps de l’instruction, alors qu’il s’agit d’un droit inscrit dans la loi. 

La délégation s’est mobilisée aux côtés de plusieurs associations mercredi 1er février pour porter ce message et dénoncer les violences administratives subies par les personnes étrangères.
 

“C'est une situation qui me perturbe, moi-même, je suis migrante, même si je ne suis pas dans la même situation, je trouve ça vraiment important de venir et se mobiliser pour dénoncer le traitement des personnes étrangères et immigrées. Ce sont des personnes éduquées, formées et cultivées avec beaucoup à offrir. Elles veulent travailler et s’intégrer au pays mais on ne leur donne pas la chance de le faire, on leur ferme les portes.”

“Ça fait 6 ans que je suis engagée et c’est important parce que ça permet d’aider les gens et d'apporter sa contribution à résoudre le problème.” Témoigne Rona, une bénévole de la Bagagerie, l’un des partenaires du Secours Catholique

Nombreux étaient aussi les élus présents à cette mobilisation qui ont entendu nos revendications.

Député LFI, membre de la commission des lois

Maire adjoint du 18e arrondissement de Paris, chargé des solidarités et d'hébergement d’urgence  : “Beaucoup des habitants du 18e arrondissement sont menacés par ce qu'il se passe en ce moment, nous avons actuellement des policiers qui traversent nos rues, c’est bien d’avoir des policiers pour assurer notre sécurité, mais actuellement, une des missions des policiers est de vérifier les papiers, d'arrêter, de mettre des OQTF aux personnes, j’ai des gens dans mon quartier qui n’osent même plus sortir de chez eux, ils en n’ont pas, certes je suis triste mais heureux que beaucoup d’entre nous se mobilisent car ce combat, je le répète encore n’est pas un combat uniquement pour les immigrants et les étrangers, c’est le combat de tous parce que quand on attaque le droit des étrangers, c’est nos droits qu’on attaque aussi. 

 “La dernière fois, on parlait de dématérialisation avec mon collègue Antoine Guillou. Nous voyons plein de personnes qui ne viennent plus aux guichets de l’Etat, parce que la dématérialisation chasse les personnes âgées, les jeunes, les personnes qui ont du mal à accéder à tout ça, les étrangers c’est la première étape, tous les autres vont suivre derrière, donc  on a besoin de défendre les droits de toutes et de tous car tous nos droits sont menacés, je suis avec vous, la mairie du 18e sera encore avec vous”.

“Nous espérons une solution plus adéquate depuis un bon moment, on appelle le 115 mais ils nous disent qu’on est déjà hébergé, mais on est hébergé où ? dans un gymnase ! où il n'y’ a même pas de chauffage, nous dormons dans le froid, les femmes qui viennent d'accoucher on les ramène encore dans ce gymnase, nous demandons vraiment que vous fassiez quelque chose pour nous sortir de là, ce n’est pas une vie, la majorité sont des noirs mais nous méritons mieux.”