L’enseignement du français à distance
Malgré les difficultés du confinement, les cours de français langue étrangère (FLE) s’organisent à distance, grâce à l’imagination et à l’investissement des bénévoles. Élisabeth, bénévole à Saint-Pierre-de-Montrouge, nous fait un point de la situation.
" Le confinement se prolonge et les activités collectives du Secours Catholique ne pourront pas reprendre le 11 mai. L’équipe d’apprentissage du français à St Pierre-de-Montrouge maintient, dans la mesure du possible, le contact avec ses apprenants. Beaucoup d’entre eux vivent dans des conditions difficiles, à plusieurs dans une pièce. Quelques-uns ont été malades et se remettent doucement. Tous ont besoin de savoir que leurs formateurs pensent à eux et les soutiennent. Malgré le contexte, plusieurs apprenants continuent à travailler leur français et forcent l’admiration de leurs formateurs bénévoles."
Tous ont besoin de savoir que leurs formateurs les soutiennent. Malgré le contexte, plusieurs apprenants continuent à travailler leur français et forcent l’admiration de leurs formateurs.
Le téléphone, les applications WhatsApp, Messenger, Skype, Youtube, les sites spécialisés d’apprentissage du français sont des outils bien utiles. Florence, Daniel et maintenant Jean-Pierre ont mis en place de véritables cours à distance avec Zoom. D’autres bénévoles ont personnalisé le travail avec l’un ou l’autre des apprenants particulièrement demandeurs, comme Monisa, qui a besoin de passer le Delf B1 pour pouvoir s’inscrire dans une école d’infirmière et avec qui les bénévoles, Françoise et Catherine, sont en contact journalier . »
Monisa témoigne de l’importance pour elle, de ces cours de langue : « Je m’appelle Monisa, j’ai 24 ans, je suis Afghane. J’ai fini le lycée et j’ai passé le bac en 2015, j’ai réussi à entrer à la faculté de psychologie, et j’ai continué mes études normalement. Après quelques mois, j’ai eu beaucoup de problèmes à cause du travail de mon père, il était un officier de police, en raison de son travail important, il a été menacé par de puissants représentants du gouvernement.
En 2016, j’ai quitté mon pays avec mes parents et mes quatre sœurs. Nous sommes passés par différents pays comme l’Iran, la Turquie. Ensuite, nous sommes arrivés en République Tchèque à la fin de 2016, pendant deux ans nous avons vécu dans un centre d’hébergement en Tchéquie. Malheureusement, on n’a pas reçu le statut réfugié.
Après deux ans nous avons fui la République Tchèque, après être passés par l’Allemagne en novembre 2018, nous sommes arrivés en France. Je suis demandeuse d’asile en France, nous avons passé trois mois dans un parc dans le quartier de La Chapelle.
Au cours de trois mois, on a passé des jours très difficiles, car le temps était très froid et mon père était très malade, il souffre d’asthme. Après avoir été transférés dans un centre d’hébergement, nous avons vécu quatre mois dans ce camp, avec différentes personnes de différents pays. Pendant ce temps, j’ai commencé d’apprendre la langue française seule. Ma petite sœur est allée à l’école, mes trois sœurs et moi étions à la maison.
Après quatre mois, nous avons été transférés dans un appartement de trois pièces par l’association Coallia. Nous recevons 800 € d’aide mensuelle pour sept personnes. Après avoir enfin une maison, j’ai essayé de trouver des cours de langue française."
Heureusement, j’ai trouvé de bons cours comme ceux qui sont dispensés au Secours Catholique de Paris.
« Pendant ce temps, j’ai travaillé durement pour apprendre le français, j’ai pu atteindre le niveau B1, ils m’aident beaucoup et me conseillent bien. Ils m’ont aidée à m’inscrire à l’examen du diplôme d’études en langue française (DELF) décerné par le ministère de l’Éducation nationale français qui valide le niveau de maîtrise du français dans son expression et compréhension écrites et orales. »
Maintenant, je suis très heureuse, et plein d’espoir pour mon avenir. Je voudrais continuer mes études, et devenir infirmière. J’aimerais beaucoup aider les gens.